Imposition des mains et guérison à distance

Au premier abord, cela peut paraître étrange mais l’imposition des mains est une pratique liturgique très ancienne et très ancrée dans nos esprits judéo-chrétiens. Jésus Christ n’a t’il pas guéri par imposition des mains (Luc 4,40) et rappelons que la célébration des Sacrements est toujours accompagnée d’une imposition des mains, le Don de Dieu. Les pratiques énergétiques issues du mouvement New - Age y sont aussi sûrement pour beaucoup.

 

« Croyez-vous au pouvoir des guérisseurs ? »

 

C’est cette question que le Journal régional La Montagne.fr pose actuellement à ces lecteurs. Les 90% de OUI (sur un échantillon actuel de 230 personnes) confirment un certain engouement des français pour les guérisseurs, magnétiseurs et autres rebouteux. Le journaliste Thibault SOLANO est allé à la rencontre de deux guérisseurs du Massif -Central et nous délivre ici son reportage.

Auvergne, début des années 90. Une chaudière explose dans un immeuble. Grièvement blessé, les poumons brûlés, un locataire est conduit à l’hôpital et placé dans le coma. Bouleversés, ses parents viennent frapper à la porte de Jean.

 

« Notre fils est entre la vie et la mort au centre des grands brûlés de Lyon, lui disent-ils. Les médecins ne savent pas s’il pourra supporter les soins.

 

Est-ce que vous pouvez faire quelque chose ? »

 

Ils lui donnent alors une photo de leur fils, celle de son permis de conduire. Jean s’assoit, ses mains survolent la photo pendant dix minutes. « J’ai senti une profonde souffrance. » se souvient-il. Et puis…

« Quelques heures plus tard, le gars a pu entrer dans le protocole de soins. Puis ils l’ont sorti du coma thérapeutique. Il a fait de la rééducation. Quand ils ont vu qu’il se remettait aussi vite, les kinés ont dit : Ce n’est pas normal ». Coïncidence…ou effets du magnétisme ?

 

Cela fait 18 ans que Jean, la quarantaine, reçoit à son cabinet de magnétiseur, plongé dans la pénombre, dans les Combrailles.

 

Sur le bureau, des mégots. Sur les étagères, des livres où se croisent les spiritualités (culture celte, nouvelles thérapies…). Une cinquantaine de personnes passe chaque semaine. Jean soigne les maladies de peau, lève le feu, s’occupe du mal de vivre, du stress.

 

« Avec un pendule, je peux localiser le point d’entrée le plus efficace sur leur corps pour les soins.

 

Puis j’impose les mains pour ressentir la souffrance du patient. A ce moment, je peux être pris d’un malaise : nausée, sueurs… Ensuite je dissipe cette douleur. Je vois alors qu’il y a une synchronicité entre ce que je ressens et ce que ressent le patient ». Prendre la souffrance de l’autre pour l’évacuer.

 

C’est son père qui lui a transmis ce don. A l’adolescence, il lui a appris à s’en servir.

 

« J’ai du faire de la radiesthésie, (trouver une source avec une baguette), j’ai lu des livres… »

 

Aujourd’hui, le don marche dans 80% des cas, selon lui. Il ne l’explique pas :

 

« Je veux bien être passé au scanner pour comprendre. »

 

Plus loin, dans une ferme reculée du Massif Central, Sarah reçoit chaque jour dans le secret. On dit qu’elle est une guérisseuse à l’efficacité redoutable.

Mêmes maux soignés, autre traitement : les prières.

Quand on vient la voir pour une brûlure, elle s’approche et murmure quelques mots indéchiffrables. Ceux que son père, agriculteur, lui a confiés à l’adolescence quand il a vu sa curiosité face aux mal en point qui défilaient à la maison.

 

« Je vois bien que tu peux le faire, lui avait-il dit. Maintenant, c’est ton tour ».

 

Le plus surprenant, c’est que ses prières marchent aussi par téléphone. « Pourquoi ? C’est le mystère », reconnaît-elle. D’autant que ces prières n’ont rien de fracassant, selon l’ethnologue Clémentine Raineau, qui a signé une thèse et un documentaire sur le sujet. « C’est souvent quelque chose de simple. Par exemple : Mal, je te croise, je t’arrête » Les nombreuses statuettes de la Vierge qui veillent sur le foyer de Sarah donnent son explication du phénomène. « Je crois que Dieu choisit des familles et qu’il leur donne le don.».

 

La science n’explique que partiellement cette pratique. On sait qu’elle existe depuis la Préhistoire, selon des gravures retrouvées dans des cavernes (notamment la grotte Cosquer, près de Marseille).

 

« Un jour, un homme a dû s’approcher d’un autre qui souffrait, imagine Jean. Il a du lui dire : Fais voir où tu as mal. Et en posant ses mains sur la douleur, ça a du se calmer ».

 

Depuis, l’énigme perdure.

 

Différentes hypothèses

 

1 – L’auto persuasion

 

Ce phénomène est aussi appelé « effet placebo« . En clair, le patient est tellement persuadé que cela va marcher qu’il se sent mieux. Mais cela n’explique pas pourquoi le don marche aussi avec les bébés ou les animaux. Selon le magnétiseur Jean, « l’effet placebo peut agir à la première séance mais il se dissipe ensuite ».

 

2 – L’énergétique (exemple le Magnétisme)

 

Le magnétiseur Jean envisage prudemment cette hypothèse. « Une douleur se traduit en énergie. Or, si deux énergies se rencontrent, il y a peut-être une action qui se produit sur la douleur, à travers la matière ».

 

3 – L’inconscient

 

Nadine Besson, médecin-psychiatre à Marseille, insiste sur le rôle du patient lui-même. « Depuis sa naissance, et même dans l’utérus, l’homme doit mener un combat entre son désir de mort et son désir de vie. Il tient un rôle dans sa propre guérison. On peut penser que le guérisseur transmet sa force mentale pour aider le patient à travailler sur sa douleur ».

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© thierry gavens magnetiseur